Grieteke Roosma, peintre et photographe d'origine hollandaise, barjacoise d'adoption depuis 1995, qui a vécu depuis six années décisives en Afrique, a déjà exposé à La Quincaillerie en 2010 : elle présentait à l'époque la partie la plus secrète de son travail, ses dessins, qu'elle osait à peine montrer. J'avais choisi de l'exposer à titre d'encouragement.

Quelle belle évolution depuis. Densification de l'expression formelle, dépouillement de la ligne, abandon des détails anecdotiques qui encombraient encore quelque peu ses travaux il y a 4 ans : les dessins de Grieteke nous entrouvrent toujours la porte d'un monde secret, intime, insolite, dont l'interprétation est confiée au spectateur, mais leur intensité épurée et une exploitation plus maîtrisée du hasard qui, chez Grieteke, préside aux destinées de la ligne, nous porte imperceptiblement vers la poésie, vers le rêve. Dans une sorte d'équilibre instable entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, vers le vivant.   

La série des "toiles d'araignées" est réalisée tout simplement à l'aide d'un feutre blanc sur papier noir : simplicité des belles solutions! C'est en promenant son chien dans la campagne matinale autour du joli hameau de Cavenne, près de Barjac, que Grieteke a découvert la slendeur des ouvrages filigranes échafaudés - tissés - par nos amies les arachnides.